JUSTINE FOREVER

La musique de Justine Forever évoque la vie nocturne dans sa totalité. A la façon des déambulations après la fin du jour, on y passe de la perte des sens à l’euphorie, de l’inquiétude à la rêverie, d’une colorimétrie aveuglante à un noir et blanc élégant. Un univers esthétique total construit par la musicienne française comme un monde à part dans lequel ses morceaux résonnent comme un appel à l’abandon.

Née en France, Justine Neulat a peu de souvenirs de son enfance qui n’impliquent pas la musique. Jouer ses morceaux est vite devenu un élan vital nourri par sa famille d’abord, puis par des amis rencontrés alors qu’elle est étudiante et qui la font tomber dans la musique électronique comme on entrerait en religion. Son cheminement créatif se nourrit de ces découvertes d’un passé glorieux, celui des années clefs où attitude punk et noirceur new wave se mêlaient dans la moiteur des clubs. Descendante des jeunes gens modernes et de la minimal wave historique, elle s’oriente logiquement vers une musique dansante et mélodique, sombre et maline, racée mais accrocheuse.

En 2015, Justine se lance dans la production. L’année suivante, elle lâche le tout numérique et vit une révélation en découvrant les possibilités des machines et synthétiseurs analogiques. Elle fonde alors le projet Deux Control avec son mari Edoardo Cianfanelli (Rodion). Installé au Mexique pendant quelques années, le couple produit une musique à la croisée du chaud et du froid, imprégnée du pays où il compose. Les deux musiciens partagent une formation classique et on retrouve dans leur premier effort, Sex Miami, un talent indéniable pour les mélodies et les harmonies intemporelles.
A Mexico, Justine a fait partie des Djs residents du club MN Roy, a joué dans de nombreux clubs à travers le pays (Normandie, Hard Pop, Bar America...) et a participé l’EDC (mexico) 2020.

En 2021, désormais installée à Rome avec sa moitié, Justine Forever se présente en solo avec le bien nommé Flash. Un disque écrit lui aussi à Mexico City à l’aide de quelques machines iconiques (Roland MC202, TR606, Moog DFAM) et sur lequel on retrouve à la guitare sur deux morceaux, le DJ et producteur mexicain Eddie Mercury, alias Lalo. L’occasion pour Justine de présenter l’étendue de ses talents et de ses amours musicaux : cold wave, electronica, techno et pop. Dix morceaux sur lesquels on croise les ombres bienveillantes de Miss Kittin & The Hacker, Kas Product, Paranoid London, Glass Candy ou des artistes historiques du label Warp. En préambule de cette sortie, Justine Forever a publié en début d’année une reprise hypnotique et émouvante de "Comme un boomerang" écrite par Serge Gainsbourg dont les paroles offrent une lointaine note d’intention à Flash: “la bringue et ton amour m'ont épuisé”.